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L’exposition retraçant les 60 ans de la manufacture de tapis de la Savonnerie sera visible dans la capitale en septembre.
Il avait émis le souhait de les rencontrer il y a un peu moins d’un an lors de l’évènement Les Courageuses qui célébrait les 60 ans de la manufacture de tapis de la Savonnerie de Lodève, créée lors de l’arrivée de familles Harkis au terme d’un long et douloureux exil depuis l’Algérie. Ce mercredi 27 août, Éric Suzanne a invité les anciennes licières de l’atelier et l’association Mémoires Méditerranée en sous-préfecture de Lodève, pour évoquer l’invitation faite par l’État de monter à la capitale, dans le cadre de la présentation de l’exposition lodévoise à l’Élysée en septembre.
Entertainment De la fierté et un besoin de reconnaissance
“Cette invitation a été l’occasion de nous retrouver car cette exposition a eu un écho très large à Paris”, rappelle le sous-préfet. Dans un échange informel et convivial, il a pu écouter et questionner les participants réunis autour de la table pour parler de leur quotidien, de leur travail, de leur vie de l’époque, de leur histoire ou de leur parcours. Entendre aussi leur ressenti résumé par Jean-Paul Vitalis.
L’ancien responsable du site a pris le relais de son père Octave à qui l’on avait demandé de quitter Tlemcem pour venir créer l’atelier Lodévois en 1964, une fois que le maire de l’époque Paul Coste-Floret ait accepté d’accueillir une soixantaine de familles de Harkis. Il avait des choses à dire : “Je trouve qu’on ne met pas assez en avant les créateurs de l’atelier et sa spécificité, celles et ceux qui l’ont fait évoluer, qui se sont battus pour qu’il ne ferme pas à deux reprises. Et toutes ces licières qui en ont bavé pendant des années.”
“Je craignais un peu de timidité chez les plus anciennes notamment, toutes se sont exprimées et avaient plaisir à le faire”, reprend Éric Suzanne en évoquant un besoin de reconnaissance “qui aurait dû avoir lieu plus tôt” et un sentiment de fierté du travail réalisé, malgré des conditions extrêmes et pénibles pendant des années, dans des baraquements de fortune en entrée de ville.
Une reconnaissance tardive accentuée lorsque le conseiller spécial du président de la République, pour les questions mémorielles, a décidé de faire découvrir l’exposition Les Courageuses à la Maison et au Palais de l’Elysée. “Nous lui avons demandé d’inviter les anciennes licières de Lodève, symboliquement c’était important et elles pourront aller la voir du 24 au 27 septembre”, complète l’élue lodévoise Fadelha Benammar-Koly, à l’initiative du projet Les Courageuses avec Mémoires Méditerranée.